lundi 27 mai 2013

Psyk au Rex : La Critique de Caro

J'aime la musique, mais je n'arrive pas à en parler (sûrement pour cause de meilleure jouissance), c'est pourquoi je donne la parole à Caro qui a la critique acerbe, mais toujours justifiée. Retour sur la performance de Psyk au Rex vendredi dernier, accompagné d'une belle analyse de l'artiste.



Je m’attaque ici à une tâche pour le moins ardue puisque il s’agit de parler de mon DJ préféré : Psyk aka Maan. Je pense que, plus une œuvre d’art nous touche, plus il est difficile d’en parler car notre raison ne fonctionne plus, seuls nos sentiments parlent. Je vais tout de même tenter de décrire le travail de cet artiste.
Je pense que la première chose qui frappe lorsqu’on écoute un set de Psyk, c’est la puissance qui s’en dégage. Comme si les basses allaient puiser leur force au plus profond des entrailles de la Terre. Pourtant, elles ne vous accablent pas, au contraire, elles vous enveloppent et vous transportent.
Le son est clairement noir mais on se complait dans ces ténèbres. Il y a quelque chose d’attirant, de foncièrement nouveau qui éveille la curiosité et vous pousse à écouter encore d’avantage. Car les sons de ce madrilène sont en général très complexes et réglés au millimètre. C’est de la dentelle ! Un travail exemplaire ! Ceci rend les choses extrêmement ludiques car on peut jouer en se focalisant sur certaines lignes du son. Ceci explique qu’on puisse écouter le même set presque indéfiniment sans jamais s’ennuyer.
La musique de Psyk ne fais pas appel à notre cerveau ni même à nos jambes, elle fait appel à nos entrailles. Après quelques notes à peine, une force invisible vous pousse à danser, quoi que vous soyez en train de faire (ne pas écouter en travaillant !). Vous éprouvez alors le désir de danser de toutes vos forces, de dépenser toute votre énergie. Mais la puissance augmente et la musique finit par battre le danseur. Mais cette défaite est agréable. C’est là toute la magie de cet artiste : la dualité, l’ambigüité de son art où les ténèbres sont joyeuses, belles, chaleureuses et porteuses d’espoir.

Après avoir attendu plus d’un an pour le voir jouer à Paris, j’ai eu la chance de le voir deux fois à Paris en un mois. La première fois a été au Batofar. Je garde un excellent souvenir de cette soirée qui était dédiée au label de Psyk : Non Series. Raffaele Attanasio, un autre membre du label, extrêmement talentueux, était là aussi. Cette soirée a été très agréable. Outre la perfection musicale, une bonne ambiance animait la salle. Quant à la soirée au Rex, je dois dire qu’il s’agit d’une grande déception... Psyk jouait de 4h30 à 7h. A partir de mon arrivée dans la boite à 2h, l’attente m’a paru longue car le travail des deux DJ qui précédaient l’espagnol ne correspondait clairement pas à mes goûts musicaux… Enfin à 4h30, Psyk commence son set. Musicalement parlant, ce fût évidemment très bien. Mais… Pas exceptionnel. De 5h à 5h30 je n’arrivais pas à percevoir de cohésion musicale. Il n’y avait pas cette progression logique qui vous donne l’impression que le DJ vous raconte une histoire. Les morceaux semblaient arriver de manière plus ou moins aléatoire, sans réelle logique ; comme si le DJ n’appréciait pas vraiment la soirée… Et malheureusement je pourrais parfaitement comprendre ça car au niveau de l’ambiance, je n’ai pas ressenti d’ondes positives pendant cette soirée, au contraire. A 6h30, il a, semble-t-il, été contraint de couper le son par la très sympathique équipe du Rex. Mais cette soirée plus que moyenne ne change en rien mon opinion à son sujet. Il reste pour moi le meilleur en terme de son ! Et même si la qualité de la musique est bien entendu l’élément central d’une soirée réussie, ça ne fait pas tout…


Source : Resident Advisor

A voir aussi dans la Critique de Caro : le retour sur la We Love Dynamo du 16 mai

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire