vendredi 24 mai 2013

Break à la campagne, aliénation cellulaire et échec mémoire



La saison n’est plus, la météo dit vague et j’ai enterré le mot rythme. Je ne sais donc plus quand, mais y’a pas longtemps, j’étais à la campagne. Sûrement un de ces week-ends à rallonge qui ont contribué à tuer le mot rythme. Je m’étais chargée d’une mission : commencer mon mémoire. J’ai de l’urticaire à chaque fois que j’y pense.

Il devait pleuvoir, les grises plaines du Loiret me promettaient une concentration maximale. Arrivée sur place, l’apéro avec ma génitrice était de mise. L’humidité de la maison fermée tout l’hiver nous poussa vers la cheminée et l’heure de l’apéro semblait également se défaire de toute règle. Le concept de repas équilibré sur une table était également défunt et nous commençâmes à nous agiter vers 17h. Nous devions accomplir de sexys missions telles que : nettoyer le frigo, ouvrir les volets, acheter du fuel, tondre la pelouse (réussir à allumer la tondeuse avant), enlever les principales toiles d’araignées… Seulement, le soleil pointa son nez et la seule mission qui nous parût de mise était : trouver les chaises longues.

Complètement attaquées par l’apéro sans fin, nous nous endormîmes aussitôt. Réveillées par l’ombre à 20h, c’était déjà l’heure de l’apéro. Nous n’avions plus grand chose pour éponger les liquides mais tant pis. Le lendemain, je passai ma journée à éclater des bonbons sur mon téléphone et à attendre un texto de quelqu’un (et donc à me mouvoir pour obtenir un réseau cellulaire optimal).
Des amis du village passèrent prendre l’apéro et nous nourrir, ce fût une occasion en or pour sortir un des livres qui avaient inutilement alourdi mon sac. « Tiens, regarde sur quoi je travaille en ce moment, ça devrait t’intéresser ». Seulement, le plastique était encore autour du livre donc ce n’était pas crédible, mais au moins, j’ai enlevé le plastique. Ça a intéressé la personne en question et j’ai failli insister pour qu’elle le garde.
« Y’a pas de réseau dans la cour ? » questionna l’un des convives. « Si, lui dis-je, pose le entre les deux bacs à fleur, en direction du pot en terre que tu vois à travers la fenêtre, et là ce sera bon ». Le téléphone rejoignit les 3 autres docilement posés dans la même direction. Au cours du repas, dès qu’une vibration se faisait entendre, toutes les têtes se tournaient de façon parfaitement synchronisée vers les bacs à fleurs ; les plus téméraires se levaient même pour vérifier.
À la fin du repas, nous jouâmes à « Pyramides » afin de tester nos affinités cérébrales et nos complicités littéraires. Tout le monde est instantanément devenu ivre lorsqu’on s’est rendu compte que le vin était à 15,5°.

Le lendemain, je suis repartie en train, avec mon sac et tout le poids de mes livres intouchés sur ma conscience et sur mon dos. Je les ai gentiment rangés en fermant les yeux une fois arrivée chez moi et me suis dit que j’avais loupé le créneau de « commencer mon mémoire » et que maintenant, ça allait être dur. Ça faisait 2 mois que je m’étais fixé cette date. C’est un échec total.
La campagne, ça vous perd.



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