lundi 8 avril 2013

Ras le Berlin


N’en avez-vous pas marre d’entendre partout, PARTOUT, TOUT LE TEMPS « ouais quand j’étais au Berghain » ou « ouais ça ressemble au Berghain » ou « Berlin c’était ouffff on est partis à 10 dans une auberge à Warschauer ».
Je ne vous jette pas la pierre Pierre mais ça commence à me saouler. Il y a une autre catégorie de personnes saoulantes, c’est celle que je vais m’efforcer d’éviter de paraître (ceux qui se plaignent des gens qui vont à Berlin parce que EUX ils connaissent depuis avant le mur).
Bon, j’adore Berlin, mais
quand j’y suis, je m’efforce de me fondre dans la masse, je n’essaye pas de créer une émeute pour montrer que je suis bourrée et française. Le problème, c’est que plus ça va, plus on se fait repérer, puisque il y a presque plus de français que de berlinois aujourd’hui. Alors déjà, c’est terminé pour le dépaysement.
Je ne veux pas rentrer dans le discours de la gentrification gnagnagna promoteurs immobiliers blablabla, parce que c’est dit et redit (mais je l’ai dit quand même).
Ce que je voudrais que tout le monde comprenne, assimile, enregistre, percute et garde au chaud, c’est qu’il ne faut pas/plus/jamais comparer Paris à Berlin. En fait c’est juste une raison en or pour nous, rois du geignement de faire des comparaisons ha-llu-ci-nantes sur les prix des loyers, de la drogue et de la bouffe. Et aussi, il faut arrêter de vouloir « Berliner » les soirées parisiennes, il y a un trop plein, les dents du fond qui baignent, un ras-le-bol, la peau du ventre bien tendue du mot Berlin dans les soirées. STOP.

Bon maintenant que je me suis défoulée, je vous pose la question. Comment faire ? Pour ne plus entendre les gens rabattre leurs théories, on peut toujours se boucher les oreilles, mais comment faire pour gérer les sentiments contradictoires qui nous envahissent ? Depuis toujours, pour une durée d’en moyenne deux ou trois ans, une ville européenne est à la mode. Il y a eu Londres, Barcelone, Paris (y’a longtemps), les îles de la Croatie (ça a pas duré des masses ça) et donc Berlin. Sauf que là, il est temps de passer à autre chose afin qu’il n’y aie que les VRAIS amoureux de la ville qui y restent (vous voyez là, je pars déjà dans le discours de la 2ème catégorie de personnes saoulantes, c’est un délicat équilibre).
Comment gérer le fait qu’on ne peut plus entendre parler de ça, d’avoir l’impression de connaître mieux la ville que les autres, d’avoir envie d’y retourner tout le temps mais de ne certainement pas vouloir être le cliché des autres ?
Je ne sais pas. Enfin, si, je pourrai n’en avoir rien à foutre des autres, mais non, j’y suis sensible, quelle hypocrisie de dire que le regard des autres ne compte pas. On peut être soi-même et l’assumer entièrement, mais si l’avis des autres ne comptait pas, on ne se réjouirai jamais d’un compliment si ? Bon c’est un autre sujet, je divague.
J’irai à Berlin du 20 au 30 août alors s’il vous plait, ne venez pas.

A Berlin, il fait moche et y'a pas de travail si tu parles pas allemand.  Personne parle allemand alors va-t-en.

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