vendredi 19 avril 2013

Le masque de bitume


Il y a les masques d’argile et il y a les masques de bitume. Moi je suis plus bitume, mais j’aime quand même trop dormir, je ne vois pas pourquoi on devrait faire un choix, merde quoi !
Masque de l'enfer



Je m’explique :
J’ai découvert hier un magazine qui s’appelle Stylist, apparemment ça existait déjà au UK et ça vient de sortir en France. Comme son nom l’indique, ça parle de style, mais pas que ! Déjà, c’est gratuit, sinon, ça ne me serait pas venu à l’esprit de l’acheter. Je ne suis pas une fille qui aime la mode, les blogs mode et les magazines mode et les conseils mode. Je m’habille bien quand même hein et j’aime aussi faire du shopping enfin bref. Ce magazine là est très intéressant et plein d’humour. Par exemple, en bas à gauche de la couverture, à côté du « Numéro 001 », il y a écrit « (YEAAAH ) ». La photo de couverture met en scène une wonder woman (avec une cape et tout) qui s’explose la gueule dans le bitume au beau milieu d’une rue.
Le dossier principal parle donc de ce phénomène de société : les filles qui se transforment en machines multitâches, à l’emploi du temps réglé comme du papier à musique et à la vie extrêmement remplie, entre vie de famille (nombreuse), boulot (palpitant), sorties (décadentes) et amour(s).
La conclusion explique que l’une des raisons de ce syndrome est l’étalage de nos vies sur les réseaux sociaux.
Une fille témoigne même qu’elle s’est sentie obligée de tenir un blog (et donc de sortir pour voir des choses et les raconter) car toutes ses copines en avaient un. Comme si il existait une sorte de concours de la vie la plus remplie et diversifiée à coups de photos, de statuts et de géolocalisations. Certes, c’est un peu facile, Facebook a bon dos, mais c’est tout de même une explication plausible.
L’autre raison bien sûr : l’égalité des sexes et tout le tralala. Une femme doit s’activer doublement pour atteindre le même niveau qu'un homme. Cumuler les tâches, dormir moins, gérer la maternité (tiens donc) etc.

Soit.

Mais au-delà de ça (ou en deçà), je pense que l’auto-satisfaction rafle la palme du pourquoi.
En ce qui me concerne, j’ai parfois l’impression d’être dans un jeu vidéo (geek) et de gagner des points à chaque tâche accomplie, avec des bonus quand je surmonte un imprévu ou un obstacle, des challenges différents, des mondes à découvrir et des joueurs en compétition. PARFOIS. LA LEGERE impression. Oui parce que je ne veux pas vous faire peur, mais c’est le meilleur élément de comparaison que j’ai trouvé.
Le bémol majeur : la fatigue. Mais la bonne fatigue, celle qui a un sens. C’est comme le stress. Le mauvais stress : celui qui précède un licenciement et le bon stress : celui qui précède un rdv galant.
La bonne fatigue est satisfaisante. Mais elle est quand même fatigante. Je rêve parfois d’un monde où l’on pourrait échapper à tous ses problèmes et ne rien apprendre (copyright Sabrina l’apprentie sorcière). Mais c’est vite chiant (j’en ai fait la courte expérience à Berlin) et se lever avec un but (au moins) est vital.
Et puis, si nous n’avions pas des vies remplies, on ne profiterait pas autant des vacances !

Alors si toi aussi tu check ton appli agenda dans ton iPhone quand ton mec te propose un dîner et que tu lui répond « ok mais après le 15 mai », si toi aussi tu te prévois des créneaux pour penser et que tu n’as plus besoin de fumer un joint pour t’endormir, lève le point et tape du pied, tu vas t’envoler !


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